Bulletin

Tour d'horizon trimestriel | Printemps 2025

Par Ingrid Sapona

Le rôle des changements climatiques dans les catastrophes naturelles : questions liées à l’assurance

Le présent bulletin aborde des enjeux d’assurance qui ont trait aux risques climatiques provoquant des catastrophes naturelles.

Introduction

Des preuves scientifiques accablantes démontrent que les changements climatiques augmentent la fréquence et la gravité des sinistres associés à de nombreux risques, et ce, partout dans le monde. Par exemple, le réchauffement climatique aggrave les épisodes de pluies diluviennes et de feux de forêt, en plus d’exacerber la probabilité de vents violents. Ces risques sont à l’origine de la majorité des réclamations au Canada . On estime que les indemnités versées annuellement par les assureurs au Canada par suite de phénomènes météorologiques extrêmes pourraient plus que doubler au cours de la présente décennie, passant de 2,1 à 5 milliards de dollars par année . En 2024, ce sont 9 milliards de dollars qui ont été versés en indemnités au Canada.

[Voir l'addenda 1 pour les définitions]

Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne planétaire et l’Extrême-Nord canadien, trois fois plus rapidement . Selon l’Institut climatique du Canada, le Canada est d’ailleurs le pays qui se réchauffe le plus rapidement sur la planète .

Ces dernières années, de nombreuses régions du Canada ont connu de graves sinistres attribuables aux changements climatiques. « Les changements climatiques ont fait plus que doubler la probabilité de conditions météorologiques extrêmes propices aux feux de forêt (températures élevées, faible humidité, sécheresse) dans l’est du Canada en 2023, et ont rendu la saison des feux de forêt au Québec près de 50 % plus intense. Les vagues de chaleur facilitent le déclenchement et la propagation des feux de forêt. La chaleur intense augmente la probabilité de foudre, première cause des feux de forêt, et assèche la végétation, ce qui la rend plus inflammable et facilite la propagation des feux », selon l’Institut climatique du Canada .

En juillet 2024, des orages se sont abattus sur le sud de l’Ontario, inondant les maisons, les rues et les entreprises et causant plus 940 millions de dollars en dommages assurés . Une deuxième salve d’orages a eu lieu en août de la même année, ce qui a entraîné des sinistres assurés totalisant plus de 100 millions de dollars . Une tempête de grêle historique a également ébranlé Calgary ce mois-là et causé un bilan de près de 2,8 milliards de dollars .

Les sinistres causés par les changements climatiques se multiplient

Pour diverses raisons, la fréquence des sinistres découlant de dommages matériels attribuables aux changements climatiques s’accroîtra dans les prochaines années. Les risques de voisinage augmentent au même rythme que le nombre de personnes qui vivent, travaillent et jouent dans des zones à haut risque climatique . La progression de l’urbanisation entraîne une concentration et une corrélation des risques accrues. En d’autres mots, plus la population croît, plus il y a de bâtiments et de véhicules à assurer. Les nouvelles maisons ayant doublé de taille au cours des 50 dernières années, les risques et les coûts liés aux biens qu’elles renferment ont aussi augmenté plus vite que l’inflation globale .

Les structures vieillissantes sont plus susceptibles d’être endommagées par des phénomènes extrêmes que les constructions récentes . D’ailleurs, le passage du temps augmente la vulnérabilité des infrastructures essentielles; en effet, les réseaux de distribution électrique, d’égout et de transport de l’époque n’ont pas été conçus pour supporter des phénomènes météorologiques d’une telle violence . Plusieurs décennies de négligence quant à l’entretien, à la modernisation et à l’expansion de ces réseaux indispensables ont exacerbé les risques de dommages matériels .

Les catastrophes influencent l’industrie de l’assurance sur plusieurs fronts, notamment en ce qui concerne :

  • la capacité de financement des catastrophes;
  • la sensibilisation aux risques;
  • les défis d’intervention.

[Voir l'addenda 2 pour les chiffres]

La capacité de financement des catastrophes

Par « capacité », on entend la capacité à régler des sinistres. À ce jour, les assureurs canadiens n’ont jamais eu de mal avec cet aspect parce que la capacité de financement des catastrophes a toujours été bien gérée . Au vu de l’émergence des sinistres catastrophiques, cette situation pourrait toutefois changer et la réassurance pourrait occuper une place grandissante. Beaucoup de hauts dirigeants de compagnies d’assurance pourraient trouver difficile de concevoir, voire d’obtenir, des programmes de réassurance adéquats .

Selon le directeur général de l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC), Glenn McGillivray, le taux de sinistres catastrophiques croît d’environ 9 % chaque année au Canada, une progression trois fois plus rapide que celle du PIB du pays . Pour réduire la probabilité qu’un sinistre catastrophique majeur lié aux changements climatiques survienne, on peut pratiquer une saine gestion des risques, ce qui implique d’investir dans des mécanismes de protection reconnus et éprouvés .

La résilience et le financement des catastrophes

L’une des principales stratégies pour gérer la capacité de financement des catastrophes à long terme consiste à investir dans la résilience climatique . Pour que ces solutions fonctionnent, l’implication des propriétaires, des entreprises et des constructeurs s’impose, ce qui nécessite de leur fournir l’information et le financement nécessaires et de mettre en place la réglementation pour les guider .

L’adaptation et la résilience consistent à renforcer les systèmes humains et naturels et à les protéger contre les changements climatiques . En misant sur la résilience, on peut réduire le nombre de réclamations ou, du moins, la gravité des dommages subis. Les assurés propriétaires d’une habitation résiliente pourraient profiter d’une réduction de prime et de l’élargissement de leur protection .

Selon Environnement et Changement climatique Canada, le taux de rendement du capital investi pour améliorer la résilience climatique est très élevé, le ratio avantages-coûts variant entre 2:1 et 10:1, voire plus encore .

Comme exemples d’incitatifs financiers, pensons à l’inclusion de la résilience dans le cadre du règlement des sinistres (afin de reconstruire en mieux). Il y a aussi la possibilité de récompenser par des tarifs réduits les assurés qui construisent, rénovent ou remettent en état leur propriété en tenant compte de la résilience.

La sensibilisation aux risques 

Sensibiliser les titulaires de police, c’est s’assurer qu’ils comprennent les risques propres à leur situation. C’est aussi veiller à ce qu’ils connaissent les garanties qui leur sont offertes, que celles-ci couvrent un risque particulier ou général (comme les frais de subsistance supplémentaires engagés à la suite d’une catastrophe).

Au Canada, la plupart des gens n’ont pas conscience des dommages qu’ils pourraient subir lors d’une inondation, d’un feu de forêt ou d’un phénomène météorologique violent . Ce manque de connaissances est le premier argument qu’avance Raymond Monteith, vice-président principal du service de prévention des risques de la compagnie d’assurance HUB, lorsqu’on lui parle de sensibilisation aux risques climatiques. Pour corroborer ses dires, il s’appuie sur un sondage de 2020 dans lequel seulement 6 % des répondants canadiens vivant dans une zone inondable reconnue ont déclaré savoir qu’ils habitaient dans une telle zone . Cette statistique n’est pas difficile à croire, si l’on considère que 81 % des répondants ont déclaré ne jamais avoir consulté de carte des zones inondables de leur région . De surcroît, bien qu’on s’attende à ce que les changements climatiques aggravent la violence des inondations et des orages, le sondage a révélé que 63 % des répondants ne pensent pas que le risque d’inondation augmentera pour leur maison d’ici 25 ans . Un autre fait intéressant mis au jour par le sondage est qu’à peine le quart des répondants ont déclaré avoir discuté de garanties contre les inondations avec leur assureur .

Les conséquences potentielles de ces risques sont aussi parfois méconnues. Raymond Monteith cite les incendies de Palisades, en Californie, comme « exemple parfait du fait que l’on peut vivre dans un endroit et y bâtir sans tenir compte des risques, pour ensuite s’étonner qu’une catastrophe se produise. »

En mai dernier, Glenn McGillivray, de l’IPSC, exprimait sa frustration lors d’une conférence de courtiers à Banff quant au fait que, malgré les incendies dévastateurs de Jasper en 2024 (une ville à seulement trois heures de route de Banff), les propriétaires et les municipalités ne semblaient pas motivés à renforcer la résilience de leurs propriétés et collectivités . « Si les événements de Jasper et de Fort McMurray n’ont pas suffi à nous ouvrir les yeux, je ne sais pas ce qu’il nous faudra », lance-t-il . Il ajoute que, comme l’utilisation de copeaux de bois est courante dans les aménagements paysagers de la région de Banff, les propriétaires considèrent la résilience comme un sacrifice esthétique. Mais le directeur général voit les choses autrement. « En faisant les bons choix en matière d’aménagement paysager, par exemple en utilisant des matériaux résistants au feu comme le stuc et le fibrociment, on peut protéger notre maison contre les braises – la principale cause des incendies – tout en préservant son charme extérieur », affirme-t-il .

[Voir l'addenda 3 pour le test de connaissances]

La responsabilité des courtiers, des agents et des assureurs d’informer les titulaires de police des risques propres à leur propriété est sujette à débat. Bien que les organismes publics (par exemple, ceux qui conçoivent des cartes, des modèles et des outils de communication) rendent déjà disponibles ces informations, il va sans dire que la population canadienne serait mieux informée si les compagnies d’assurance faisaient davantage preuve d’initiative et de soutien. En effet, si les titulaires de police comprennent bien les risques accrus que représentent les changements climatiques, ils seront plus enclins à opter pour des garanties qu’ils n’auraient jamais envisagées auparavant, comme une garantie contre les pertes d’exploitation – un avantage à la fois pour les assureurs et les courtiers.

Au Canada, bon nombre de personnes connaissent non seulement mal leur exposition aux risques climatiques, mais ignorent aussi les garanties comprises dans leur contrat d’assurance et les options à leur disposition . En outre, la plupart des gens s’entendent pour dire qu’il revient aux assureurs d’expliquer à leurs clients les garanties en place et celles qu’ils peuvent aussi se procurer. Les assureurs se doivent aussi d’expliquer les plafonds, les montants de garantie et les conditions des garanties liées aux dégâts d’eau, aux feux de forêt, aux vents violents et à la grêle, entre autres risques.

Les professionnels d’assurance devraient également aider leurs clients à comprendre les limites de l’aide provinciale en cas de catastrophe . Si certains ne sont pas d’accord que l’industrie doit expliquer la portée de cette aide, plus de la moitié des répondants sondés à propos de leur exposition au risque d’inondation ont indiqué qu’ils contracteraient une assurance contre les inondations de surface en l’absence d’aide gouvernementale . Les avantages pour un assureur de renseigner ses clients sur les programmes d’aide gouvernementale sont donc manifestes.

En ce qui concerne la résilience climatique, Raymond Monteith, spécialiste de la résilience organisationnelle de HUB, soutient que mieux une personne ou une entreprise est préparée, plus elle est résiliente. Il remarque que ses clients savent généralement qu’ils peuvent souscrire une assurance contre les risques climatiques. C’est d’ailleurs pourquoi il se concentre davantage sur l’atténuation des autres risques auxquels ils sont exposés.

« La sensibilisation est le nerf de la guerre. C’est génial que le client sache à quoi il est exposé et à quel point une catastrophe peut faire des ravages. Pour aider nos clients à comprendre leur exposition au risque, on peut faire des projections modélisées, par exemple », dit-il. « En sachant ce qui nous attend, on peut s’y préparer. Est-on suffisamment protégé contre tel ou tel autre risque et a-t-on réfléchi à un plan d’intervention? Il est également important de surveiller les changements dans notre environnement. Le risque est-il toujours présent? A-t-il évolué? Le risque d’inondation ou d’incendie, par exemple, a-t-il changé? Plusieurs risques autrefois cantonnés à une saison particulière, comme les risques de feux de forêt ou d’inondations, sont manifestement de plus en plus présents. »

Raymond Monteith soutient que les courtiers ont le devoir de rester informés de l’évolution des risques climatiques pour en brosser un portrait détaillé et exact à leurs clients. À HUB, par exemple, l’une des tâches des spécialistes est de faire profiter leurs collègues de leur expertise, qui pourront alors renseigner leurs clients.

Les défis d’intervention

On estime à 228 000 le nombre de réclamations présentées au Canada pour des sinistres catastrophiques en 2024. Ce chiffre s’élevait à environ 160 000 l’année précédente . Leur succession rapide en 2024 a rendu les choses encore plus difficiles.

« L’une des principales différences entre régler un sinistre ordinaire et un sinistre catastrophique, c’est le volume énorme de réclamations à traiter. Il est aussi important de garder en tête que chaque sinistre catastrophique est différent et qu’il faut donc se montrer flexibles », explique Kyler Hart-Moore, président de Laurin Adjusters Ltd. « Les experts en sinistres doivent en effet faire preuve de beaucoup de flexibilité dans ce genre de cas parce que la logistique au quotidien s’avère souvent un véritable casse-tête », ajoute-t-il. Il arrive même parfois qu’il n’y ait nulle part où se loger et qu’il faille passer la nuit dans sa voiture pendant ses déplacements, renchérit-il. Parlant par expérience, Kyler Hart-Moore soutient que chaque collectivité gère les sinistres catastrophiques à sa manière. « Certains ont une faible tolérance au stress après une catastrophe, tandis que d’autres acceptent la situation et cherchent à la surmonter. Une bonne dose d’empathie et de professionnalisme est de mise », déclare-t-il.

Un point à retenir en matière de règlement de sinistres catastrophiques est qu’il faut attendre que l’ordre d’évacuation soit levé. La durée de l’évacuation diffère largement d’une situation à l’autre. Par exemple, dans le cas d’une inondation, quelques jours peuvent passer avant que les eaux reculent et que les services essentiels reprennent. Dans le cas d’un feu de forêt, tel que celui de Fort McMurray ou de Jasper, par contre, l’attente peut durer de trois à quatre semaines.

Les experts en sinistres ont parfois droit à un accès privilégié, avant que les habitants de la région ne regagnent leurs demeures, explique Kyler Hart-Moore. Par exemple, pour l’incendie de Jasper, un autobus voyageur rempli de professionnels d’assurance a pu accéder à la zone en premier. « On nous a autorisés à faire une inspection visuelle, sans débarquer du véhicule, pour constater de nos propres yeux l’étendue des dommages. C’est pratique de pouvoir entrer dans la zone avant que le chaos du retour à la maison se déchaîne », déclare-t-il. Mais ce chaos n’est souvent pas seulement dû au retour des titulaires de police. « Parfois, on voit ce que j’appelle des “touristes du désespoir” se pointer le bout du nez. Ils sont curieux et veulent constater ce qui s’est passé. On voit aussi des entrepreneurs sans scrupule qui veulent profiter de la misère des autres, qui sont déjà dans un état vulnérable », ajoute-t-il.

Entreprise d’experts en sinistres indépendants, Laurin Adjusters traite habituellement avec une foule d’assureurs ayant chacun leurs propres garanties et procédures. « Dans l’ensemble, les procédures et les garanties se ressemblent d’un assureur à l’autre, bien qu’il y ait toujours de petites différences. Une tendance positive que j’observe dans l’industrie, c’est que de plus en plus de compagnies d’assurance offrent des garanties bonifiées lorsque le titulaire de police “reconstruit sa propriété en mieux” pour en améliorer la résilience face aux catastrophes », exprime Kyler Hart-Moore.

Conclusion

Malgré les multiples catastrophes naturelles ayant dévasté le Canada, de nombreuses personnes ignorent à quel point elles sont vulnérables aux risques climatiques. Cette méconnaissance les empêche de prendre les mesures qui s’imposent pour devenir résilientes sur le plan climatique.

Il reste encore bien du travail à faire pour conscientiser les propriétaires, les constructeurs et les municipalités sur l’importance d’investir dans des mesures de prévention des sinistres, lesquelles créent des économies pour l’administration publique, les assureurs, les prêteurs, voire la prochaine génération de propriétaires. En instaurant une culture de résilience climatique, nous nous assurerions que les gens d’ici pourraient reprendre possession de leur maison ou de leur entreprise une fois la catastrophe passée en sachant que leur bien n’aura été que peu ou pas endommagé.

Références

  • https://www.insuranceinstitute.ca/en/Insights-And-Publications/Catastrophe-Financing
  • https://climateinstitute.ca/news/fact-sheet-heat-waves/
  • https://theconversation.com/2023-was-the-hottest-year-in-history-and-canada-is-warming-faster-than-anywhere-else-on-earth-220997
  • https://www.ibc.ca/news-insights/news/august-hailstorm-in-calgary-results-in-nearly-2-8-billion-in-insured-amage
  • https://www.insuranceinstitute.ca/en/Insights-And-Publications/Cyber-risk?
  • https:/www.canada.ca/content/dam/eccc/documents/pdf/reports/report-update-national-adaptation-strategy.pdf
  • https://www.insuranceinstitute.ca/en/Insights-And-Publications/CanadianUnderwriterArticles/items/2025/05/13/First-Jasper-next-Banff-Why-the-town-could-be-the-next-to-burn
  • https://www.westlandinsurance.ca/news/from-climate-change-to-ai-preparing-for-the-future-of-insurance-claims-handling
  • https://www.insuranceinstitute.ca/en/Insights-And-Publications/CanadianUnderwriterArticles/items/2025/04/22/Could-Canadas-record-Cat-loss-spark-a-new-peril-definition
  • https://public.catiq.com/2025/01/13/canadian-insured-losses-from-catastrophic-events-total-can-8-5-billion-in-2024
  • https://uwaterloo.ca/partners-for-action/past-projects/canadian-voices-flood-risk-2020#:~:text=Key%20Findings%3A,flood%20maps%20for%20their%20community

Matériel de référence supplémentaire

Addenda 1

Principales définitions
Comme mentionné dans le rapport sur les conséquences pour l’industrie de l’assurance au Canada du financement des catastrophes, les Nations Unies définissent le terme catastrophe d’après l’aspect social, une catastrophe étant une « rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société impliquant d’importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources » . Si cette définition est utile en soi, elle ne tient pas compte de la réalité de l’industrie.

Voici les définitions propres à l’assurance de certains termes utilisés dans ce bulletin :

  • Catastrophe : Sinistre soudain et majeur.
  • Un sinistre catastrophique du point de vue de l’assurance est un événement qui entraîne des réclamations d’assurance totalisant plus de 1 milliard de dollars.
  • Une année catastrophique est une année dans laquelle les réclamations d’assurance totalisent plus de 3 milliards de dollars pour l’ensemble des événements (grands et petits) mesurés.
  • Une mégacatastrophe est un événement qui entraîne des réclamations d’assurance totalisant plus de 35 milliards de dollars dans une même année. Une mégacatastrophe est une menace systémique pour l’industrie de l’assurance dont la survenance nécessite un engagement de la part du gouvernement fédéral à travailler avec l’industrie .

Risques primaires et risques secondaires

Dans le contexte du financement des catastrophes, les risques primaires sont généralement causés par des tremblements de terre et des raz-de-marée. Les risques secondaires sont liés aux inondations, aux feux de forêt et à la grêle.

Cependant, puisqu’il a été versé presque 9 milliards de dollars en indemnités pour des sinistres provoqués par des catastrophes naturelles au Canada en 2024, plusieurs s’entendent pour dire qu’il serait temps de revoir cette classification des risques. Jolee Crosby, cheffe de la direction de Swiss Re, affirme d’ailleurs que « compte tenu de l’ampleur croissante des sinistres engendrés par des risques “secondaires”, les assureurs et les réassureurs devraient reconsidérer ce qu’ils appellent des risques “primaires” » . Selon elle, ce changement de paradigme est nécessaire pour que soient repensées la modélisation des risques et la présentation des prix.

Addenda 2

Quelques statistiques sur les sinistres catastrophiques assurés
Selon CatIQ (Catastrophe Indices and Quantification Inc.), 2024 fut une année record pour le Canada en matière de sinistres assurés, qui ont totalisé 9 milliards de dollars comparativement à 6,2 milliards en 2016 .

D’après CatIQ, le Canada a connu en moyenne 12 événements par année ayant mené à des sinistres assurés de plus de 30 millions de dollars (le chiffre à partir duquel l’organisme considère un sinistre comme catastrophique). Ce n’est pas tant dû au nombre d’événements catastrophiques que 2024 a été sacrée année record, mais plutôt au total des indemnités versées par sinistre : quatre sinistres ont généré des pertes d’au moins 1 milliard de dollars. C’est aussi dû au fait que ces quatre événements – qui figurent tous maintenant dans les dix sinistres les plus coûteux au Canada – se sont produits en l’espace d’un mois :

  • Tempête de grêle de Calgary – 2e rang (5 août 2024)
  • Restes de l’ouragan Debby en Ontario et au Québec – 3e rang – 9 et 10 août 2024
  • Feux de forêt de Jasper – 9e rang – 22 juillet 2024 au 17 août 2024
  • Inondations dans le sud de l’Ontario – 10e rang – 15 et 16 juillet 2024

Addenda 3

Questions pour mettre vos connaissances sur la résilience à l’épreuve

Nommez des façons d’atténuer les risques suivants :

  1. Inondation de sous-sols
  2. Feux de forêt
  3. Grêle
  4. Vents violents (bâtiments et maisons)

Réponses

1. Inondation de sous-sols

  1. Mettre en place un clapet antiretour
  2. Installer une pompe de vidange munie d’une alimentation de secours à pile
  3. Aménager le terrain pour que l’eau de pluie soit redirigée loin du bâtiment
  4. Surélever les biens de valeur placés au sous-sol

2. Feux de forêt

  1. Utiliser des matériaux résistants au feu pour la toiture, le parement et le platelage
  2. Veiller à ce que rien d’inflammable ne se trouve à 1,5 m du bâtiment

3. Grêle

  1. Utiliser des bardeaux d’asphalte résistants pour la toiture
  2. Ne pas utiliser de bardeaux en vinyle pour le revêtement

4. Vents violents

  1. Utiliser des matériaux de première qualité pour la toiture
  2. Utiliser des tirants pour ouragans et des vis structurelles pour fixer les fermes de toit, les murs porteurs et les murs de fondation